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Un nouveau rapport sur «l’industrie de l’islamophobie» ne mérite pas de soutien fédéral

(Gouvernement du Canada)

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Le 21 décembre 2022
TORONTO — B’nai Brith Canada est attristé par le fait qu’un document récemment publié sur le sujet de l’islamophobie risque de diminuer dans de nombreux esprits la haine indéniable qui vise trop souvent les Canadiens musulmans.

Nous sommes cependant choqués d’apprendre que ce rapport inadéquat, manquant de rigueur académique et proposant des hypothèses dangereuses, est issu d’une recherche financée à l’origine par une subvention fédérale.

Bien que B’nai Brith n’ait pas l’habitude de répondre à un document aussi facilement critiquable, nous avons jugé nécessaire de rétablir les faits puisque certains médias en ont parlé.  Le long rapport fait l’amalgame entre des exemples légitimes d’islamophobie par des groupes et des individus, tels que les nationalistes blancs, et de nombreux exemples fallacieux qui n’apparaîtraient tout simplement jamais dans un rapport crédible sur un sujet aussi important.

Le rapport, écrit par Jasmin Zine, se concentre sur ce que l’auteur appelle une «industrie de l’islamophobie».

B’nai Brith est pleinement conscient que, comme les Juifs, les musulmans sont souvent ciblés en tant que groupe religieux minoritaire. En 2020, Statistique Canada a indiqué que les musulmans étaient le deuxième groupe religieux le plus ciblé, derrière la communauté juive.

Cependant, les principales organisations communautaires juives traditionnelles qui luttent contre l’antisémitisme dans notre pays sont victimes de plusieurs diffamations injustifiées de la part de l’auteur. Sans surprise, B’nai Brith est pointé du doigt par Zine avec sa propre sous-section. Est-ce une coïncidence que B’nai Brith ait alerté le public sur les précédents écrits de l’auteur, ce qui a entraîné un scandale public bien documenté et embarrassant pour Zine?

B’nai Brith s’est familiarisé avec Zine il y a quelques années, lors des recherches de l’organisation sur une subvention fédérale accordée pour un guide de vote problématique qu’elle a conçu pour les électeurs musulmans. Dans ce guide, Zine prétendait à l’époque que «les idéologies sionistes jouent un rôle prépondérant» dans la fomentation de l’islamophobie au Canada. Aucune preuve n’était citée à l’appui de son affirmation.  Toute personne un tant soit peu familière avec la communauté juive du Canada reconnaît que l’écrasante majorité d’entre eux se considèrent comme des sionistes.

La subvention de recherche pour ce rapport a été accordée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), un organisme fédéral. On ignore si Zine a informé le CRSH, dans sa demande de subvention, qu’elle allait enquêter sur la communauté juive traditionnelle du Canada dans le cadre de son projet.

Ce n’est pas la première fois que l’utilisation par Zine de ce financement du CRSH suscite la controverse.

Ce guide de vote, et son soutien au mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions, a suscité de vives inquiétudes quant au financement par des fonds fédéraux de la production de documents suggérait aux musulmans canadiens comment voter lors d’une élection nationale. En réponse, le CRSH a publié une déclaration affirmant qu’il n’avait aucune connaissance préalable de la production du guide et qu’il «n’a pas été consulté lors de l’élaboration de ce document». Deux jours après la dénonciation de B’nai Brith, les logos du gouvernement du Canada et du CRSH ont été brusquement retirés du guide de vote de Zine.

«Il était totalement inacceptable de promouvoir un mouvement antisémite au Canada en 2018 et il est tout aussi troublant que l’argent des contribuables ait été utilisé pour faire des recherches sur ce dernier rapport répréhensible et polarisant (de Zine),» a déclaré Michael Mostyn, directeur général de B’nai Brith Canada.

«Le rapport implique un récit dangereux, à savoir que les organisations juives traditionnelles qui exposent et combattent l’antisémitisme de tous les coins du spectre politique et religieux, y compris, malheureusement, de sources islamistes radicales et extrémistes, sont parmi les principaux auteurs d’une «industrie» de l’islamophobie, alors qu’elles défendent à juste titre les membres de leur propre communauté contre les auteurs d’antisémitisme. Cette logique tordue doit être rejetée en bloc.»

Le document ternit également d’autres personnes de manière injuste, comme deux journalistes féminines de premier plan, qui se trouvent également être juives.

«B’nai Brith est fière de son bilan solide, innovant et continu de travail en collaboration avec diverses communautés, unies dans la lutte contre la haine,» a déclaré Mostyn. «De même, nous ne nous laisserons jamais intimider pour dénoncer avec force l’antisémitisme, quelle que soit sa manifestation, sa motivation ou son origine. Le CRSH ne devrait pas financer des rêveries irresponsables qui risquent de polariser davantage notre société.»