Le retrait du monument nazi n’est qu’un début

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Le rabbin Stephen Wise, basé à Oakville, et Michael Mostyn, directeur général de B’nai Brith Canada, devant le monument nazi en 2020.

Le 11 mars 2024

OAKVILLE, Ont. – Le plaidoyer de B’nai Brith a réussi à faire retirer d’un cimetière canadien un monument honorant les Ukrainiens qui ont combattu pour les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le cénotaphe a été achevé en 1988 pour commémorer les vétérans de la 14e division Waffen de la SS nazie. Cette unité était composée de collaborateurs ukrainiens qui ont prêté serment d’allégeance à Adolf Hitler et qui, selon les historiens, ont participé à des atrocités contre des civils.

Dès sa création, le monument a rappelé douloureusement que, alors même que les réfugiés juifs se voyaient refuser l’entrée au Canada, le gouvernement a permis à des centaines, voire des milliers de nazis et à leurs complices de s’installer dans ce pays. Au fil des ans, le monument est également devenu une destination fréquente pour les néo-nazis désireux de rendre hommage au Troisième Reich.

« La communauté juive est soulagée que ce monument, qui rendait hommage à l’héritage des SS, ne soit plus présent dans ce cimetière canadien », a déclaré Richard Robertson, directeur de la recherche et de la défense de B’nai Brith Canada. « Sous la direction de notre PDG, Michael Mostyn, nous demandons depuis de nombreuses années le retrait de ce symbole haineux. Nous sommes heureux que les gardiens ukrainiens du site aient enfin décidé de prendre cette mesure importante. »

Le retrait du monument intervient plusieurs mois après qu’un ancien membre du régiment nazi, Yaroslav Hunka, a été honoré par le Parlement du Canada, ce qui a suscité l’indignation du monde entier et un regain d’intérêt pour l’immigration nazie dans ce pays après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son existence a souligné l’importance de la campagne menée depuis longtemps par B’nai Brith pour que le gouvernement déclassifie tous les documents d’archives relatifs à l’Holocauste, y compris le rapport final intégral et non censuré de la Commission Deschênes de 1985-1986.

Officiellement connue sous le nom de « Commission d’enquête sur les criminels de guerre au Canada », il s’agit de la seule étude officielle du gouvernement sur le sujet. David Matas, conseiller juridique principal de B’nai Brith Canada, a représenté notre organisation à la Commission et s’efforce depuis lors de rendre publiques ses conclusions. Les résultats sont restés sous scellés, à l’exception de la publication récente de parties précédemment expurgées du rapport initial de 1986 du Dr Alti Rodal sur les conclusions de la Commission.

« Le retrait du monument devrait inciter à prendre d’autres mesures », a déclaré M. Robertson. « Nous devons revoir le cadre actuel de l’immigration au Canada. Nos politiques continuent de permettre à des criminels de guerre et à des personnes dont les valeurs et la morale ne correspondent pas à celles de notre nation de vivre sur le sol canadien, y compris des individus associés au Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI). Il s’agit d’une réalité inacceptable qui ne peut plus durer. Nous devons tirer les leçons de notre passé. »