Le Québec ignore la demande de B’nai Brith d’exempter les rabbins étrangers dans sa Loi

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Le Globe and Mail

Le 1er juin 2023

MONTRÉAL – B’nai Brith Canada réitère sa demande de modification de la controversée Loi 96 du gouvernement du Québec, Loi sur le français, langue officielle et commune du Québec.

La loi, adoptée il y a un an, favorise ostensiblement l’utilisation continue de la langue française au Québec, mais elle a suscité une opposition farouche de la part d’un large éventail de critiques, y compris B’nai Brith Canada, qui a proposé un amendement qui créerait une exception pour le clergé religieux, y compris les rabbins.

En mai 2022, B’nai Brith a alerté le gouvernement du Québec sur le fait que la Loi 96 rendrait difficile pour les congrégations juives l’embauche de rabbins et d’enseignants étrangers. Face à la pénurie de clercs et d’enseignants religieux, les synagogues et les écoles juives du Québec sont souvent obligées de recruter aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Australie.

Depuis 1977, la Charte de la langue française, également connue sous le nom de Loi 101, permettait aux enfants de rabbins et d’enseignants religieux d’autres pays d’obtenir une dérogation les autorisant à fréquenter les écoles juives de langue anglaise pendant trois ans. Cette dérogation pouvait être renouvelée plusieurs fois. En vertu de la Loi 96, l’exemption n’est pas renouvelable, ce qui rend le Québec beaucoup moins attrayant pour les rabbins et les enseignants religieux populaires.

« Nos consultations avec la communauté au cours des dernières semaines ont démontré que nos craintes n’étaient pas exagérées », a déclaré Marvin Rotrand, directeur national de la Ligue des droits de la personne de B’nai Brith. « Les écoles et les synagogues nous ont confirmé que les candidats qualifiés de l’extérieur du Canada hésitent à accepter des offres au Québec. Nous demandons donc à nouveau que la loi soit modifiée pour régler ce problème. »

Bien que B’nai Brith ait critiqué la loi comme une attaque directe contre la Constitution canadienne et ses garanties de protection des langues minoritaires, il a choisi de ne pas se joindre aux contestations juridiques de la loi pour le moment, préférant collaborer avec le gouvernement.

« B’nai Brith croit que le gouvernement du Québec devrait faire plus pour favoriser les conditions qui permettent aux jeunes juifs de la province d’envisager un avenir prospère pour eux-mêmes », a déclaré Michael Mostyn, directeur général de B’nai Brith. « Si la Loi 96 continue d’entraver la capacité de la communauté juive du Québec à recruter des enseignants talentueux à l’étranger, cette communauté, autrefois très dynamique, continuera de s’atrophier. »

En 1971, le Québec comptait plus de 120 000 Juifs. Les données du dernier recensement indiquent une population de plus de 90 000 personnes.