Le 29 novembre 2023
MONTRÉAL – Après une rencontre mardi avec B’nai Brith Canada, la commissaire à la lutte contre le racisme et la discrimination systémique de Montréal a accepté de ne plus jamais assister à un rassemblement anti-Israël pendant qu’elle occupe un poste public.
Bochra Manaï a récemment été critiquée pour n’avoir pas dénoncé l’antisémitisme qui s’est répandu à la suite des attaques brutales du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre. Elle continue de garder le silence alors que les institutions juives font l’objet de menaces et d’actes de vandalisme répétés, y compris deux fusillades distinctes dans des écoles juives, ainsi que trois attentats à la bombe en deux occasions, à Côte Saint-Luc et dans la banlieue de Dollard-Des-Ormeaux.
Elle a également participé à au moins un rassemblement anti-israélien et a partagé sur les médias sociaux du contenu associé à des organisations qui ont défendu le groupe terroriste Hamas. Selon Le Devoir, Mme Manaï a participé à un rassemblement le 28 octobre à Montréal au cours duquel l’imam radical Adil Charkaoui a prié « Allah d’exterminer les sionistes ». Manaï a explicitement omis de condamner publiquement ces remarques odieuses, alors que d’autres responsables, dont le premier ministre François Legault, les ont dénoncées avec véhémence.
B’nai Brith a découvert des drapeaux portant des symboles associés au Hamas, ainsi qu’à d’autres entités terroristes répertoriées, lors de manifestations similaires à travers le pays. Ces manifestations de haine anti-israélienne ont également tendance à comporter des chants génocidaires, le plus souvent « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », un slogan dangereux qui appelle au nettoyage ethnique des Juifs de leur patrie ancestrale.
Dans ce contexte, B’nai Brith a salué l’engagement pris mardi par M. Manaï, en tant que commissaire chargé de la lutte contre le racisme, de ne plus jamais assister à des manifestations aussi haineuses. Mais il a également été demandé à Manaï de s’excuser pour sa conduite passée. Bien qu’il soit décevant qu’elle ne se soit pas excusée, elle a déclaré qu’elle « écouterait » la communauté juive et d’autres groupes vulnérables à l’avenir. B’nai Brith lui a présenté notre audit 2022 des incidents antisémites au Canada – qu’elle a admis n’avoir jamais vu auparavant, bien qu’elle occupe son poste depuis 2021.
« Jusqu’à présent, son attitude a été inacceptable et indigne d’une personne occupant ce poste », a déclaré Henry Topas, directeur régional de B’nai Brith Canada pour le Québec. « Le commissaire à la lutte contre le racisme jouit d’une grande autorité morale et est censé être au-dessus de la politique. Il est censé être une voix pour l’unité et la paix, et non pour la division et l’approbation de la violence, même si c’est par le silence. »
À la lumière de l’augmentation exponentielle des crimes visant la communauté juive de Montréal – dont cinq attaques violentes – depuis le 7 octobre, B’nai Brith a également profité de la réunion mardi pour exhorter le bureau du maire à endosser la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH). Cette norme a déjà été adoptée aux États-Unis, dans l’Union européenne, ainsi que dans plusieurs provinces et villes canadiennes, et sa mise en œuvre à Montréal serait une étape clé pour que B’nai Brith puisse ignorer les transgressions passées de Manaï.
« Nous apprécions la volonté de Manaï de nous rencontrer à notre bureau régional pour essayer de faire amende honorable », a déclaré M. Topas. « Nous sommes également heureux qu’elle se soit engagée à ne plus participer à des rassemblements anti-israéliens, mais le mal est fait. Même si des excuses auraient été appréciées, à ce stade, la meilleure façon pour elle de soutenir la communauté juive est de faire personnellement pression pour que la ville de Montréal adopte l’AIMH. »
